Ce métier à ruban élastique sans navette est une pièce historique malgré son apparente modernité.
Ce petit métier à une pièce est le premier métier sans navette introduit dans la fabrique stéphanoise vers 1950.
Ce sont d’abord les fabricants de rubans élastiques et de rubans mercerie qui l’ont adopté pour sa rapidité, la simplification du chargement en matières avec les gros rouleaux de chaîne en gros cônes de trame.
Assez chers et conçus pour travailler jour et nuit, ils ont été placés en usines. Ces métiers ont retiré le travail à des bourgs entiers de passementiers et ont été très décriés par les ouvriers.
On disait qu’ils faisaient du mauvais travail et que l’on chauffait les usines avec les déchets de rubans ratés.
Le dénigrement des produits d’usine exprimait le dénigrement du changement social. Il fallait quitter l’ambiance familiale de la fabrique pour aller travailler « à la cloche » de l’usine.
Et puis ces rubans au sans-navette n’avaient plus leurs belles lisières identiques : d’un côté une lisière mais de l’autre un joint de chaînette qui était un point de faiblesse.
Mais bientôt furent construits des métiers avec deux trameurs face à face pour équilibrer les lisières.
On peut ainsi fabriquer des sangles fiables pour l’industrie et les sports extrêmes.